Avez-vous remarqué le nombre hallucinant de souliers que l’on retrouve sur le bord des routes et autoroutes durant la période estivale? L’autre jour, entre chez moi et Repentigny, sur la 640, j’en ai compté au moins cinq! Pas des paires de souliers, mais un soulier seul, le gauche, le droit ou l’inverse. Si j’étais un détective et que j’essayais de reconstituer la scène d’un tel crime, si cela en était un, je me demande à quelle conclusion j’en arriverais…
Hypothèse 1 – Le gars marchait sur le bord de la route et soudainement, il s’est dit que d’enlever l’un de ses souliers serait plus confortable.
Hypothèse 2 – Le gars puait des pieds; il a enlevé sa chaussure et elle s’est sauvée de lui.
Hypothèse 3 – Le gars avait sorti sa jambe par la vitre de la portière et sa chaussure s’est arrachée à cause du vent ou des forces G.
Hypothèse 4 – Le gars était complètement soûl; il a eu une soudaine envie de pisser et il l’a fait dans son soulier. Ensuite, il l’a balancé par la vitre.
Hypothèse 5 – Un unijambiste revenait d’une vente de souliers; toutefois, il a jeté le soulier dont il n’avait pas besoin.
Bref, aucune de ces hypothèses ne tient la route ou n’explique pourquoi ils s’y sont retrouvés. J’avoue que si l’on trouvait des jambes ou des pieds attachés à ces souliers, ce serait bien pire. Mais qui donc défie ainsi le bon sens et même l’ordre établi? Moi, des souliers, j’en ai une dizaine de paires. Certains ont beaucoup de vécu et d’autres ne sortent que pour les grandes occasions. J’en ai même d’horribles que je garde au cas où. Par exemple, j’ai une paire de Crocs en suède brun foncé. Ils sont le croisement entre ces affreuses sandales boutonneuses et des Hush Puppies bas de gamme. Ils sont dans le fond de mon garde-robe depuis des années et amassent de la poussière. Le pire dans tout ça, c’est que la personne qui m’en avait fait cadeau à l’époque s’est avérée être ensuite un véritable trou du cul. De plus, et je l’ignorais avant de le remercier, il les avait d’abord achetés pour lui et s’en était débarrassé en me les donnant. En plus, je flotte littéralement dedans! Ils sont comme lui : trop grands, cheap et mous. D’ailleurs, plus j’y pense et plus j’ai le goût de les « sacrer » aux vidanges ou, mieux encore, sur le bord d’une de ces routes pour qu’ils aillent en rejoindre d’autres qui ont jadis appartenu à d’autres pieds, comme lui. Ah ben! J’viens peut-être d’élucider le mystère des souliers seuls et esseulés!