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À l'image de ICO et Shadow of the Colossus
Si vous l'ignorez, The Last Guardian est le dernier projet de Fumito Ueda, le designer derrière les mythiques ICO et Shadow of the Colossus. The Last Guardian cadre dans la lignée de ces deux titres en ce sens qu'il s'agit d'un jeu à l'ambiance unique qui ne plaira vraiment pas à tout le monde.
Vous incarnez un enfant d'une tribu inconnue qui, sans qu'on sache pourquoi, se réveille dans une caverne aux côtés d'une immense bête issue des cauchemars. Le jeune garçon que vous êtes sait que les légendes parlent de cette bête comme d'une mangeuse d'homme et, à première vue, avec ses yeux meurtriers, elle ne vous veut aucun bien. Or, bravant votre courage, vous passez par-dessus votre crainte et décidez de porter secours à ce monstre visiblement blessé afin de vous sortir de votre fâcheuse position. Au fil de votre quête, vous verrez que les apparences sont trompeuses et que cet immense tas de fourrure et de plumes est bien plus affectueux qu'il n'y paraît.
Une ambiance absolument magnifique
The Last Guardian est une histoire unique en son genre, tout comme ICO et Shadow of the Colossus nous plongeaient dans leurs univers respectif pour nous raconter des contes sans pareil. Outre les précédents jeux de Ueda, The Last Guardian est probablement le jeu m'ayant fait le plus penser à un poème. C'est un jeu lent, très lent même, mais qui propose une magnifique histoire plongée dans des décors oniriques qui vous transporteront dans un autre monde.
En fait, The Last Guardian nous captive et on ne s'en rend même pas compte. Pourtant, l'histoire évolue avec un narrateur parlant une langue étrangère et est englobée dans un rythme qui, au risque de me répéter, est extrêmement lent. Or, on s'attache aux personnages, spécialement à la relation se bâtissant entre le garçon et le monstre surnommé Trico.
L'amitié se développant entre les personnages, le lien finissant par les unir est au coeur du conte qu'on nous présente et l'élément central nous accrochant à The Last Guardian. Et c'est à travers ce lien qu'on explore des thèmes comme la trahison, l'acceptation de l'autre, l'entraide et la xénophobie. J'ignore à quel point l'ambiance de The Last Guardian viendra vous chercher, mais dans mon cas, j'ai retenu mes larmes à quelques reprises tant ce que je voyais était magnifique.
Un jeu qui divise les joueurs
Donc, oui, The Last Guardian est une splendide réussite au niveau de son ambiance. Rares sont les jeux scénaristiquement aussi minimalistes qui arrivent pourtant à nous raconter une magnifique histoire et à nous accrocher à des héros aussi différents l'un de l'autre. Or, c'est au niveau de ce qu'est The Last Guardian en tant que jeu que je suis moins convaincu.
Voyez-vous, un peu comme ICO et Shadow of the Colossus, The Last Guardian est un jeu de casse-tête dans un jeu d'aventure et de plates-formes. La majorité des casse-tête consiste à trouver comment sortir d'une pièce pour atteindre la suivante. Pour cela, il vous faudra souvent utiliser la grosseur de Trico afin d'atteindre des plates-formes élevées ou bien employer la queue lançant des lasers de votre monstre pour détruire des barrières ou des ennemis. Car oui, dans The Last Guardian, votre monstre peut cracher des lasers avec sa queue (sans pensée croche ici) !
La majorité des casse-tête sont bien faits si ce n'est qu'ils s'avèrent plutôt faciles. Mourir est plutôt difficile dans The Last Guardian, même lorsque notre personnage fait une chute de plusieurs dizaines de mètres qui devrait, normalement, lui briser les jambes. Tout au long du jeu, il vous suffira de repérer les rebords auxquels vous pourrez vous agripper et utiliser Trico pour les atteindre. Néanmoins, si vous le désirez, vous pourrez aussi récupérer certains éléments, dont des barils à donner à manger à votre monstre. Est-ce que ça a une utilité ? Pas du tout, mais cela ajoute des casse-tête à compléter au sein des environnements.
Le problème avec The Last Guardian est qu'on est bien souvent un spectateur plutôt qu'un joueur. En fait, vous devrez très souvent regarder Trico et attendre qu'il réagisse pour que vous puissiez progresser. Le jeu est truffé de moments au sein desquels on ne fait qu'attendre Trico ou contempler ce dernier jusqu'à ce qu'il pose l'action requise pour qu'on avance. Quand je vous disais que le rythme était très lent, c'est en grande partie pour cette raison. Je sais qu'il y a un public pour ce genre de jeu, mais sachez que tout comme pour ICO et Shadow of the Colossus, le rythme de The Last Guardian fait en sorte qu'il ne convient pas à tout le monde.
Problèmes de caméra et durée de vie limitée
Par ailleurs, la caméra est fort problématique au sein du jeu, spécialement lorsqu'on la bouge à l'horizontal. En fait, attendez-vous à devoir constamment bouger la caméra puisque cette dernière ne se place jamais adéquatement pour offrir un angle de vue optimal sur ce qui se passe à l'écran. Il arrive très souvent que la caméra entre dans un mur ou dans notre personnage ou bien perde de vue Trico malgré sa grosseur. À ce niveau, The Last Guardian est véritablement demeuré dix ans en arrière.
Enfin, si vous vous demandez si The Last Guardian est une aventure de longue haleine, ce n'est pas le cas. En une dizaine d'heures, vous devriez avoir fait le tour de l'aventure. Pour vous convaincre que le jeu n'est pas si long, un des Trophées à amasser demande à ce que vous le terminiez en moins de cinq heures. Donc, il est tout à fait possible de compléter The Last Guardian en quelques heures à peine. Malheureusement, une fois complété, le jeu n'offre pas de raison d'y retourner à moins que vous vouliez obtenir les Trophées lui étant associés.
Devriez-vous y jouer ?
Je déteste évaluer des jeux comme The Last Guardian tout simplement parce que j'ai beaucoup de difficulté à avoir un avis sur ce jeu. Qui plus est, même si je donne un avis, c'est un jeu unique faisant en sorte qu'il ne convient pas à tous. Je comprends ceux l'élevant au titre de chef d'oeuvre tout comme je comprends ceux le détestant. Pour ma part, je dirais que dans un conte magnifique se trouve un jeu plutôt moyen ayant un rythme qui est trop lent pour mes goûts et mes goûts seulement.
– La magnifique ambiance mise de l'avant
– L'histoire proposée qui vous fera peut-être même verser des larmes !
– Trico, ce monstre tellement épeurant et attachant à la fois !
Ce que vous n'aimerez pas:
– Le rythme excessivement lent (goût personnel)
– Les problèmes de caméra
– La durée de vie plutôt courte
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