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Disponible sur: PlayStation 4 (version testée), Xbox One, PlayStation 3, Xbox 360, PC
Des tortues bien transposées
S'il y a bien un élément réussi dans TMNT: Mutants in Manhattan, c'est l'ambiance respectant fidèlement celle des bds et dessins animés mettant en vedette les quatre frères mutants. En incarnant ces derniers, vous devrez empêcher Shredder et son clan de la Savate de détruire New York. En chemin, vous aurez l'occasion d'affronter la majorité des principaux ennemis des tortues, dont les populaires Bebop et Rocksteady.
PlatinumGames a réussi à transposer chacune des personnalités uniques des tortues à travers son plus récent jeu. L'humour est bien présent, notamment par Michelangelo qui est aussi drôle et désinvolte qu'à son habitude. Malgré une histoire plutôt mince, le fait de retrouver la personnalité des quatre frères et de leurs ennemis fait en sorte qu'on sent que l'on joue à un jeu des Ninja Turtles et non à un jeu d'action essayant de s'inspirer de leur monde unique.
Visuellement aussi, le jeu s'avère intéressant. Question de renforcer le lien avec les bandes dessinées, PlatinumGames a utilisé du cel-shading afin de recréer une ambiance bd plutôt réussie. Les tortues ne sont peut-être pas aussi jolies qu'au sein des films d'animation pour enfants les mettant en vedette, mais l'utilisation du cel-shading vient elle aussi ajouter l'effet que l'on joue dans un jeu inspiré d'une bande dessinée, ce qui est très intéressant.
Un véritable chaos
Malheureusement, là s'arrêtent les compliments envers TMNT: Mutants in Manhattan. En effet, du reste, c'est un jeu extrêmement décevant, surtout pour les amateurs des tortues ninjas ou bien les fans des jeux de PlatinumGames. Pour tout vous dire, j'ai carrément eu l'impression que Mutants in Manhattan fut développé par l'équipe B de PlatinumGames et qu'on a forcé le développeur à concevoir rapidement un jeu basé sur l'univers des tortues afin que sa sortie coïncide avec celle de TMNT 2 au cinéma.
Dès le départ, vous verrez que l'action est chaotique au sein du jeu, particulièrement en solo. Chaque mission met en scène les quatre frères, ce qui est logique puisque toutes leurs aventures sont partagées entre eux. Si vous jouez seul, les trois autres héros seront contrôlés par l'intelligence artificielle et c'est là où ça devient très confus. Le problème est que l'intelligence artificielle fera à peu près tout à votre place. La majorité du temps, elle éliminera les ennemis voire remplira les objectifs à atteindre sans que vous fassiez quoi que ce soit ou sachiez même quoi faire. Plus souvent que je l'aurais voulu, je jouais un rôle de spectateur plutôt que de joueur.
Autre problème: le système de combat. PlatinumGames s'est forgé une réputation en concevant des systèmes de combat utilisant deux boutons. Généralement, ça fonctionne très bien. Or, dans Mutants in Manhattan, ce système tombe à plat. Les attaques sont faciles à réaliser, mais extrêmement banales à voir. Ce ne sont que de simples coups desquels on ne ressent pas vraiment la puissance de frappe, peu importe la tortue que l'on incarne.
L'autre os avec le système de combat est qu'une grande portion du jeu est axée sur les techniques spéciales des héros. Les fameux coups réalisables avec les deux boutons d'action ont très peu de puissance de sorte qu'on vous encouragera sans cesse à utiliser les techniques spéciales des tortues. Vous pourrez employer ces techniques indéfiniment en laissant un temps de rechargement s'écouler afin de les recharger lorsque vous les utiliserez. Ceci dit, le fait que l'action soit fortement basée sur l'emploi de ces techniques rend les attaques de base des tortues quelconques, surtout contre les boss. Contre ceux-ci, il faut simplement changer sans cesse de tortue et réaliser une technique spéciale après l'autre à travers un chaos devenant vite déboussolant. Et inutile de vous dire que même si vous pouvez bloquer les attaques ennemies, vous ne le ferez pas vraiment dans ce cafouillis.
Répétition et cafouillis au menu
Eh non, je n'ai pas fini d'enfoncer les clous dans le cercueil de Mutants in Manhattan ! En plus d'un système de combat déficient et mêlant, le jeu est extrêmement répétitif. Les objectifs des missions se répètent entre eux de sorte que vous devez vous attendre à devoir sans cesse accomplir les mêmes missions, aussi banales soient-elles par moments. Encore pire, certaines missions nous font revenir dans des environnements déjà vus précédemment. Si au moins PlatinumGames avait inclus plusieurs types de décors, mais non, on recycle les quelques environnements développés afin d'y exiger l'atteinte d'objectifs revenant eux aussi sans cesse.
Parlant des décors, la conception de ces derniers laisse aussi à désirer. La majorité des missions sont linéaires, mais c'est au niveau de l'exploration que ça se gâte davantage pour Mutants in Manhattan. Il y a des objets à récolter de même que des items spéciaux à trouver dans chaque environnement. Or, on ne sait pas toujours ce qu'une orbe représente. Parfois, ce sera un objet, parfois ce sera un item de collection, parfois ce seront des points de combat permettant d'améliorer nos tortues. Avant longtemps, je me suis lassé de vouloir tout récolter tant je n'avais aucun plaisir à chercher à tout trouver, parole d'un joueur qui aime pourtant tenter de tout faire dans ses jeux !
Extrêmement court
Finalement, si Mutants in Manhattan est une expérience pénible, elle n'est pas longue. En fait, vous devrez compter quatre, peut-être cinq heures pour terminer le jeu, si vous vous rendez à la fin. Le nombre de missions n'est même pas décent pour un jeu vendu 80$, d'autant plus qu'elles sont extrêmement répétitives.
Pourtant, si vous accrochez à ce jeu (permettez-moi d'en douter), il y a des éléments de rejouabilité. En outre, vous accumulerez des points de combat et serez noté après chaque objectif rempli, ce qui vous permettra d'améliorer vos tortues. En gagnant des points de combat, votre profil de joueur grimpera en niveau, vous donnant ainsi accès à des améliorations pour vos héros. Il y a aussi matière à personnaliser l'arsenal d'objets que vous emporterez dans une mission, en plus de pouvoir refaire chaque niveau dans plusieurs modes de difficulté. Il y a également des combats spéciaux contre des boss à découvrir, généralement en refaisant les missions. Bien souvent, il s'agit d'alliances entre boss donnant droit à des combats assez flamboyants merci.
Un mode multijoueur a aussi été inclus, mais n'est qu'en ligne. PlatinumGames s'est défendu par rapport à cette décision en indiquant que l'inclusion d'un mode multijoueur local aurait eu un impact sur la fluidité du jeu. Eh bien, c'est un peu raté de ce côté puisque le taux de rafraîchissement de Mutants in Manhattan peine parfois à atteindre les 30 images par seconde ! Ceci dit, les missions sont plus agréables en multijoueur qu'en solo. Ça demeure chaotique, mais au moins, c'est un chaos dans lequel on peut tenter de s'organiser entre nous plutôt que de voir l'intelligence artificielle tout faire à notre place. Malgré cela, disons qu'on s'ennuie de l'époque des jeux Ninja Turtles où l'on pouvait jouer avec des amis dans notre salon.
Devriez-vous y jouer ?
Alors, la réponse à cette question est plutôt simple après la lecture de ce test: non. J'avais beaucoup d'espoir envers Mutants in Manhattan, mais dès les premiers instants, je fus extrêmement déçu par ce que PlatinumGames a livré. Chaotique, répétitif, court et beaucoup trop cher pour ce qu'on nous offre, les qualificatifs négatifs ne manquent pas pour décrire la déception que représente Mutants in Manhattan. S'il devait aider à la promotion du film TMNT 2, c'est complètement raté et c'est à se demander ce qui s'est passé chez PlatinumGames pour qu'un tel produit puisse sortir de là-bas. Le studio est capable de beaucoup mieux, quoiqu'à voir ses plus récents projets, je me demande s'il est encore capable de nous livrer des jeux à la hauteur de sa réputation d'antan.
– L'ambiance des Ninja Turtles fidèlement respectée
– Le style visuel rappelant les bds
– Les combats spéciaux contre les boss
Ce que vous n'aimerez pas:
– À peu près tout le reste !
Ce test a pu être réalisé grâce à l'envoi d'un code pour PlayStation 4 de la part d'Activision.
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