À LIRE AUSSI: TEST DU JEU GOD OF WAR – LE RETOUR SPECTACULAIRE D'UN DIEU !
Un hématologue devenu vampire !
Vampyr est l'histoire du réputé médecin Jonathan Reid qui, comme par hasard, est un spécialiste des questions sanguines ! Reid rentre à peine à Londres suite à la Première Guerre mondiale qu'il est mordu par un vampire. Laissé en vie, pratiquement plus une goutte d'hémoglobine dans le corps, Reid se remettra difficilement de sa transformation et devra malgré lui apprivoiser son nouvel état en tentant de découvrir qui l'a ainsi transformé. Qui plus est, en tant que médecin, il sera pris au coeur de dilemmes moraux importants: étancher sa soif de sang en mordant les citoyens de Londres ou bien les laisser en vie en les aidant comme le veut son engagement professionnel ?
Vampyr excelle dans un domaine: l'histoire. En fait, DONTNOD a vraiment pris soin de développer des personnages crédibles ayant des caractéristiques, un historique et une personnalité propres. Au-delà de Reid, vous interagirez avec de nombreux citoyens des différents quartiers de Londres et apprendrez graduellement à les connaître au fil des dialogues. Rapidement, j'ai pris le temps d'écouter leurs histoires afin d'en apprendre plus à leur sujet ainsi que pour tisser des liens entre eux. Vous verrez que certains personnages ont des connexions insoupçonnées les uns avec les autres, même lorsqu'ils semblent totalement différents de par leur historique et leur personnalité !
DONTNOD a également fait un bon travail au niveau de l'ambiance du jeu. Vampyr est un jeu lourd dans lequel on se retrouve plongé dans une vision de Londres nocturne aussi inquiétante qu'oppressante. Si les rues sont plutôt désertiques la nuit (vu que vous ne pouvez sortir le jour sous peine d'être brûlé par le soleil), vous ressentirez néanmoins l'inquiétude des différentes rues et ruelles nourrie notamment par l'épidémie de grippe espagnole faisant des ravages. C'est noir et sinistre, mais tellement intéressant comme ambiance !
Tout est une question de choix
Je vous disais que la force de Vampyr réside dans son scénario. Or, plus précisément, la force du jeu se situe dans les conséquences découlant de nos décisions. Car dans Vampyr, choisir qui aura la vie sauve et qui sera sacrifié est une partie intégrale de notre progression.
Ainsi, il vous arrivera de devoir décider du sort d'une personne à la fin d'une mission principale. Vous aurez généralement trois choix, soit de la tuer, la faire fuir ou simplement l'épargner en lui pardonnant ce qu'elle a fait de mal. Or, peu importe le choix que vous poserez, il y aura des conséquences. Et ne pensez pas qu'un choix évident mènera à une conséquence aussi claire. J'avoue avoir parfois pensé que de faire fuir une personne ou l'épargner serait une décision bénéfique, mais ô combien me suis-je trompé dans certains cas ! Même chose pour l'assassinat. Préparez-vous, vous pourriez être troublé par certaines de vos décisions ou encore par les dernières paroles de personnages.
Or, les choix que vous poserez sont également à la base de la difficulté à travers un système original que je n'ai, de mémoire, jamais vu dans un jeu. Certes, vous récolterez de l'expérience en tuant des ennemis et en complétant des missions, mais ce n'est pas de cette façon que vous obtiendrez le plus d'expérience et, donc, que vous débloquerez les techniques vampiriques les plus puissantes. Le meilleur sang, celui qui rapportera le plus d'expérience, ce sera celui des personnages avec qui vous dialoguerez.
Voyez-vous, en parlant avec les personnages du jeu, vous en apprendrez plus sur eux et débloquerez des indices qui haussera la qualité de leur sang. Et qui dit meilleure qualité de sang dit aussi beaucoup, beaucoup plus de points d'expérience pouvant être acquis en mordant ces pauvres victimes. Qui plus est, en apprendre plus sur des personnages vous permettra de débloquer des missions secondaires rapportant elles aussi leur lot d'expérience ainsi que plus d'informations sur quelqu'un. Aussi, en tant que docteur, vous pourrez diagnostiquer des maladies et concocter des potions afin de guérir ceux souffrant de grippe, de fatigue, d'anémie, etc., ce qui évidemment améliorera la qualité de leur sang et les points d'expérience qu'ils peuvent vous donner si vous les mordez.
Vous me direz alors qu'il ne vous suffira que de débloquer tous les indices d'un personnage pour totalement le connaître tout en s'assurant qu'il est en bonne santé avant de le mordre et de récolter de l'expérience en grande quantité. Vous pouvez le faire et pourtant, cela aura des conséquences. Ça aura des conséquences pour vous, qui vous priverez peut-être d'informations ultérieures sur un autre personnage ou encore d'une mission secondaire se débloquant plus tard dans l'aventure. Mais ça déstabilisera aussi la tranquillité d'un quartier. Commencez à tuer des personnages pour avoir plus d'expérience et un quartier sombrera vite dans le chaos, haussant ainsi le nombre de milices et de créatures qui n'hésiteront pas à vous sauter dessus lorsqu'ils vous croiseront.
Vous le constatez, tout est une question de choix, même au niveau de la difficulté. Vous êtes impatient, voulez débloquer énormément de techniques et devenir puissant rapidement ? Alors, assassinez et récoltez l'expérience sous peine de vous bloquer des missions et de hausser le chaos régnant dans les quartiers londoniens. Vous voulez réellement profiter des missions du jeu avec un peu plus de difficulté (quoique le jeu ne soit pas pour autant si difficile) ? Alors, sacrifiez de l'expérience en épargnant des gens pour accéder à l'ensemble des dialogues et des missions. En somme, Vampyr est un jeu dans lequel on sauve des vies plutôt qu'en éliminer, tout dépendant de ce qu'on veut en retirer comme expérience. Et c'est là l'attrait principal du jeu, ce qui a fait en sorte que j'y ai accroché malgré ses multiples défauts.
Des défauts qui font très mal
Oui, malheureusement, Vampyr possède un nombre de défauts assez important gâchant le plaisir qu'on en retire. Le premier que vous verrez est au niveau visuel. Vampyr n'est pas beau. En fait, j'irais même jusqu'à dire qu'en 2018, il est laid. J'ai eu l'impression de jouer à un jeu de 2010, c'est-à-dire de la dernière génération. Et encore, avec ses modèles de personnages grotesques, ses environnements mal détaillés et vides ainsi que ses nombreux ralentissements, j'ai joué à des jeux de bien meilleure qualité visuelle sur PlayStation 3 et Xbox 360. Bref, DONTNOD n'a nullement su exploiter l'engin Unreal.
L'autre grand problème du jeu est son système de combat. À la sauce Dark Souls, chacun de vos mouvements vous coûtera de l'endurance, qu'on parle d'un coup simple ou puissant, d'une technique ou de pas de course. Vous pourrez attaquer avec une arme à courte distance, un pistolet ou encore une arme effilée qui vous permettra de récolter plus de sang (l'équivalent des points de magie dans Vampyr). Le jeu possède un nombre d'armes assez diversifié afin de faire face aux milices et créatures qui se dresseront sur votre route.
Or, là encore, on dirait un jeu issu d'une autre époque. Bien qu'il soit possible de cibler un ennemi afin de concentrer nos attaques, les coups sont totalement imprécis et la caméra peine à suivre l'action. C'est encore plus problématique lorsqu'on est encerclé et qu'on se fait attaquer de tous les côtés. Et même lorsque vous frapperez, vous n'aurez jamais cette impression de réellement faire mal à vos adversaires tant les coups ne semblent avoir d'effets que sur leur jauge de vitalité plutôt que sur leur corps. Qui plus est, la diversité d'ennemis n'est pas vraiment au rendez-vous. La majorité du temps, vous affronterez les membres d'une milice anti-vampires ainsi que des créatures sous-vampiriques n'ayant pas évolué comme il faut, sans plus. C'est dommage puisque le jeu offre quand même différentes résistances chez les ennemis ainsi que la possibilité d'améliorer nos armes en effectuant là encore certains choix modifiant leurs caractéristiques. Donc, de bonnes idées, mais mal exploitées.
Finalement, le design de Londres est plutôt médiocre. Je sais, le véritable Londres est labyrinthique, mais dans le cas de Vampyr, cet entremêlement de rues et de ruelles est étourdissant. Malheureusement, il n'y a pas de mini-carte et il faut donc constamment aller dans le menu principal pour voir où on se situe et où est notre objectif. En plus de cela, il n'y a aucun point d'accès rapide de sorte qu'il faut constamment marcher/courir pour parvenir à destination. Considérant que les objectifs peuvent être éloignés l'un de l'autre et que des missions peuvent nous envoyer faire des allers/retours d'un bout à l'autre de la carte, ça devient fatigant au point de vouloir abandonner la quête de Reid. La beauté du scénario et de l'ambiance ne suffisent malheureusement pas à combler ces grandes lacunes de design.
Devriez-vous y jouer ?
Je n'aime pas évaluer des jeux comme Vampyr tout simplement parce que c'est le genre de jeu que j'ai à la fois adoré et détesté. J'y ai pris beaucoup plus de plaisir que je ne le croyais grâce à l'écriture de son scénario et de ses dialogues, ses éléments de jeu de rôle et ses nombreuses missions. En revanche, le manque d'amour au niveau du travail visuel, son design déficient et son système de combat archaïque ont usé ma patience.
Vampyr est tout de même un bon jeu, mais que j'attendrais de voir à rabais avant de me le procurer. Il faudra malheureusement encore patienter avant de voir un autre Vampire: The Masquerade – Bloodlines entre nos mains.
- Le scénario intrigant
- L'ambiance sombre et lourde du Londres de 1918
- Les conséquences aux choix que l'on pose
Ce que vous n'aimerez pas:
- Le visuel faisant paraître le jeu comme issu d'une autre époque
- Le système de combat archaïque
- L'absence d'un système de navigation rapide
Vous avez aimé cet article ? Consultez celui-ci: