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Un jeu rappelant Banjo-Kazooie sans être Banjo-Kazooie
En partant, vous aurez l'impression de vous retrouver dans une suite spirituelle de Banjo-Kazooie. Playtonic Games (qui est composé d'anciens développeurs de Rare) ne s'en est jamais caché: Yooka-Laylee est un hommage aux jeux de plates-formes 3D de l'ère Nintendo 64. C'est ainsi que vous retrouverez des personnages très colorés ne faisant que murmurer alors que le caméléon Yooka et la chauve-souris Laylee s'embarqueront dans une quête pour retrouver les pages perdues d'un grand livre magique. Très tôt, ils seront confrontés au sinistre Capital B., une sorte de gérant d'entreprise aux yeux exorbités voulant utiliser ce livre afin de mener à bien ses sombres desseins.
Tout dans Yooka-Laylee fait penser à Banjo-Kazooie, à commencer par le duo de héros. En effet, Yooka a la même personnalité que Banjo tandis que Laylee est aussi baveuse que l'était Kazooie. Même les nombreux objets à amasser au sein des mondes sont directement inspirés de l'un des plus célèbres jeux Nintendo 64 de Rare. Ainsi, au lieu de cinq Jinjos, vous devrez trouver cinq écrivains mystérieux dans chaque monde. Les notes de musique ont été remplacées par des plumes tandis que les pièces de casse-tête sont devenues des pages de livres. Et oui, pour les nostalgiques, il y a même des quiz similaires à ceux proposés par Gruntilda à l'époque ! Le seul élément important qu'on ne retrouve pas dans Yooka-Laylee sont les vies, le jeu nous en donnant un nombre illimité.
Malgré tout, Yooka-Laylee ne possède pas le charme de Banjo-Kazooie. C'est un jeu rempli de couleurs et d'humour, mais ses personnages ainsi que son univers ne passeront pas à l'histoire comme ceux de Banjo-Kazooie. Il manque une certaine profondeur à la personnalité de certains personnages pour les rendre spécialement intéressants, notamment Capital B qui s'avère être un méchant quelconque loin d'avoir des répliques aussi cinglantes ainsi qu'une motivation aussi valable que Gruntilda dans Banjo-Kazooie. De plus, si le duo de héros peut se transformer, le personnage nous permettant de le faire dans les mondes n'est pas aussi charismatique que l'était Mumbo tandis que les transformations ne sont pas aussi intéressantes et bien exploitées au sein des univers que dans Banjo-Kazooie et Banjo-Tooie. Au risque de me répéter, Yooka-Laylee est un jeu ayant un charme indéniable, mais pas du même niveau que de vieux jeux de Rare.
Retour magique aux années '90 !
Yooka-Laylee est un jeu de plates-formes 3D dans lequel cinq grands mondes sont proposés. Ces derniers sont dispersés dans une grande tour qu'occupent Capital B. et ses serviteurs. Chaque monde peut s'ouvrir en accumulant un nombre prédéterminé de pages magiques, quoique vous vous rendrez compte que l'ensemble des mondes peut être accessible assez rapidement. Ainsi, vous aurez le loisir d'accéder aux mondes du jeu assez vite et de faire du va-et-vient entre eux comme bon vous semblera, question d'amasser la totalité des objets présents dans chacun d'entre eux.
Tout comme dans Banjo-Kazooie, chaque monde recèle son lot de casse-tête et de défis à surmonter. La plupart du temps, lorsque vous verrez une page magique dans un coffre, c'est qu'il y aura un défi ou un casse-tête non loin à compléter. La majorité des défis proposés sont simples, quoique fort divertissants. Vous ne vous casserez pas la tête pour atteindre une page magique, mais dans l'ensemble des mondes, vous aurez envie de tout récolter non parce qu'il s'agira d'une tâche, mais bien d'un plaisir. À noter que chaque monde pourra être grossi en échange de pages magiques. Ce faisant, vous débloquerez davantage de défis et d'endroits à explorer, certains recelant des surprises inattendues (les amateurs de Shovel Knight auront d'ailleurs droit à un boni qui les fera sourire dans le tout premier monde agrandi). Ainsi, si Yooka-Laylee n'offre que cinq mondes, les agrandissements de ces derniers font en sorte qu'on se retrouve pratiquement avec une dizaine d'univers à découvrir !
Par ailleurs, tout comme dans les vieux jeux 3D de Rare, Yooka et Laylee pourront apprendre des techniques tout au long de leur quête. En échange de plumes, un serpent vendeur vous offrira des habiletés spéciales pour votre duo de héros, ouvrant ainsi davantage de chemins et de possibilités d'exploration. Au départ, le caméléon et la chauve-souris auront des techniques extrêmement simplistes et, graduellement, vous apprendrez des habiletés qui viendront compenser les limites d'exploration auxquelles vous faisiez face. Ainsi, c'est au fur et à mesure que vous explorerez les mondes et la tour de Capital B. que vous pourrez flotter dans les airs, marcher dans l'eau, sauter plus haut, lancer des projectiles, etc.
Autrement dit, la structure de Yooka-Laylee est directement inspirée des jeux de plates-formes 3D des années '90 et du début des années 2000. Vous devrez inévitablement attendre d'apprendre des techniques pour ensuite retourner sur vos pas et dans les mondes précédemment débloqués. Il n'y a pas non plus de mini-carte pour vous indiquer vos objectifs et il vous faudra parfois déduire où se trouvent certains éléments au sein des mondes par les indices fournis par les personnages que vous croiserez.
Certains considèrent que l'absence de mini-carte et le manque d'indications sont des défauts d'un design aujourd'hui archaïque. Pour ma part, je suis davantage d'avis que c'est une décision pleinement assumée de Playtonic Games nous renvoyant à l'époque où il fallait réellement explorer les mondes proposés pour tout trouver, et ce sans toujours nous tenir par la main. Je considère que les jeux d'aujourd'hui nous prennent souvent pour des idiots en nous montrant toujours quoi faire au lieu de nous laisser le soin de déduire puis de mettre en action le fruit de nos déductions. Ayant grandi avec des jeux étant la source d'inspiration de Yooka-Laylee, ces soi-disant défauts ne m'ont nullement dérangé.
Le pire des jeux d'antan
En jouant à Yooka-Laylee, je me suis rendu compte que ce dernier représente ce qu'il y a de mieux et de pire des jeux de plates-formes 3D d'antan. Oui, le charme et la récolte d'objets des jeux comme Banjo-Kazooie y est, mais l'aventure possède des problèmes qui rappelleront de bien mauvais souvenirs à certains joueurs.
Ainsi, il y a des défauts de design dans chaque monde. J'ai dit que l'absence de mini-carte de m'a pas dérangé et c'est vrai. Or, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas des objets difficiles d'accès simplement en raison de la conception des niveaux. Plus d'une fois, je me suis retrouvé devant des murs invisibles ou, en d'autres occasions, je devais me faufiler dans des crevasses à peine visibles où se trouvaient certains items. Dans le premier monde, j'ai carrément dû exploiter une faille d'une structure pour atteindre une plate-forme et, au moment d'écrire ces lignes, j'ignore s'il s'agissait de la bonne méthode ou bien s'il y avait un autre chemin que je n'ai jamais trouvé. Bref, l'exploration peut devenir frustrante au sein de Yooka-Laylee.
À cette frustration, vous devrez ajouter les problèmes de caméra. Oui, ces satanés problèmes de caméra, caractéristique des jeux de ce genre. L'angle de caméra n'est vraiment pas optimal en plusieurs occasions de sorte qu'il faut constamment la repositionner. Il arrive qu'on tombe dans le vide parce qu'on manque une plate-forme qu'on voit mal ou qu'on doive encore et encore recommencer un défi simplement en raison de son design et des problèmes de caméra. Une caverne du second monde, où on doit faire rouler Yooka et Laylee sur des plates-formes glacées, vous fera rager à coup sûr. Non seulement n'est-ce pas évident que de rouler sur ces surfaces tant les contrôles sont imprécis et la caméra problématique, mais en plus, si on tombe dans le vide, on recommence du début de la caverne. Ma manette a failli rencontrer l'un des murs de ma pièce à plus d'une reprise.
Autre problème: les boules que peut avaler Yooka. Ces dernières vous octroieront certains pouvoirs, dont la possibilité de jeter des boules de glace, de cracher du feu, de lancer de l'eau ou même de changer les capacités de Yooka. Le problème est que cela est temporaire, trop temporaire. Dès qu'on avale une boule, il faut se dépêcher pour compléter le casse-tête ou le défi exigeant sa capacité particulière, ce qui peut s'avérer frustrant. Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas étendu la durée de ces boules d'énergie ou, à tout le moins, inclus un signe visuel de leur durée. Ça n'aurait pas totalement enlevé la frustration leur étant liée, mais ça l'aurait à tout le moins atténuée.
Un multijoueur insignifiant
Dernier point concernant le multijoueur. La portion multijoueur a clairement été ajoutée suite au succès du financement de Yooka-Laylee. Je doute fortement que Playtonic Games ait voulu inclure du multijoueur à la base tant le jeu à plusieurs est grandement en deçà de ce qui est offert en solo.
Ainsi, le mode coopératif m'a fait penser à celui de Super Mario Galaxy. Un joueur contrôle Yooka et Laylee tandis que l'autre l'aide en blessant des ennemis ou bien en faisant office de support pour certains casse-tête. Bien honnêtement, seul le premier joueur aura du plaisir, le second acquérant rapidement l'impression de n'être qu'un accessoire insignifiant. Autrement, il est possible de jouer à des jeux d'arcade à quatre joueurs. Ces mini-jeux, tirés de ceux que l'on débloque en solo, sont plutôt inintéressants. Ils sont inspirés de jeux d'époque dont les contrôles sont souvent imprécis et l'expérience fort limitée.
Bref, Yooka-Laylee est un jeu solo. Le multijoueur n'est qu'un boni dont on peut clairement se passer.
Devriez-vous y jouer ?
En fait, je pense que le plaisir que vous retirerez de Yooka-Laylee sera directement lié à votre tolérance de ses défauts issus d'une autre époque. C'est un jeu offrant le meilleur et le pire des jeux de l'époque de Banjo-Kazooie et Donkey Kong 64. Le charme de l'expérience, les nombreux objets à récolter et le plaisir de parcourir les mondes mis de l'avant sont contrebalancés par des défauts de design évidents et de sérieux problèmes de caméra. Il est clair qu'on a joué sur la fibre nostalgique pour conquérir le coeur des joueurs et j'avoue que, pour ma part, ça a fonctionné. Néanmoins, si un Yooka-Laylee 2 voit le jour, il est clair que Playtonic Games devra aller au-delà de la nostalgie pour séduire les amateurs de jeux de plates-formes 3D.
– L'univers coloré et charmant
– Les nombreux objets à récolter
– Le sentiment de retourner aux jeux de plates-formes 3D des années '90 !
Ce que vous n'aimerez pas:
– Les nombreux problèmes de caméra
– Les défauts de design
– Le multijoueur inutile
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