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Watertown : jusqu’où peut mener l’obsession d’un homme?

Philip Whiting travaille dans une compagnie d’assurance dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre dans les années 1960. Employé sans histoire, il n’a comme seule famille son frère et sa belle-soeur. Tous les jours, à l’aurore, il récupère, sur le chemin menant à son bureau, un muffin à la pâtisserie du coin. Philip aime la routine. Mais un événement inattendu va bouleverser sa vie. 

Ce matin-là, en allant acheter son déjeuner, Maggie Laeger, l’employée qui le sert quotidiennement, lui confie que c’est sa dernière journée de travail. Demain, elle ne sera plus là. Le lendemain matin, l’homme constate effectivement qu’elle a pris les voiles. Ce n’est pas tout, car le patron de la pâtisserie où travaillait Magie a été retrouvé mort le même jour. Drôle de coïncidence! Bien que la police ait conclu à un bête accident, Philip est sûr que Magie est derrière tout ça. 

L’agent d’assurance va jouer les apprentis détectives et va parcourir la moitié de l’État dans le but de retrouver Magie et de comprendre pourquoi elle aurait commis ce geste. Bien plus qu’un simple passe-temps, cette mission va devenir une véritable crise existentielle. Cette histoire va l’obséder jour et nuit. Il doit résoudre cette affaire s’il veut « évoluer ». 

Les récits mettant en scène des personnages qui font une fixation sur quelque chose ne datent pas d’hier. Cependant, contrairement à des oeuvres comme Le Nombre 23 avec Jim Carrey, le personnage principal demeure ici relativement zen durant sa descente aux enfers. Oui, ses proches et son employeur ne vont plus le reconnaitre, mais il va éviter de tomber complètement dans la folie. 

Watertown est exempt de violence ou de fantastique et nous présente un univers assez « sérieux ». On est bien loin d’être dans une situation kafkaïenne. 

En fait, je dirais plutôt que la bande dessinée de Götting n’est que le résultat d’une simple suite de coïncidences. C’est comme si le héros voulait battre le destin ou qu’il voulait trouver une logique derrière le hasard. 

N’ayant rien d’aléatoire, le dessin, tout en relief et en profondeur, sert, quant à lui, à merveille le scénario. Les années 1960 n’ont jamais eu aussi fière allure! Aucun élément de cette époque n’a été oublié : les grosses voitures, les habits chic et les décors chargés en bibelots et en tapisserie.

Verdict

Watertown est un polar finement écrit qui demeure cohérent et raisonné du début à la fin. Son intelligente narration, conjuguée à un dessin riche et rempli de surprises, font de ce roman graphique un incontournable pour tous les amateurs du genre. 

 

Watertown 

Jean-Claude Götting 

90 pages

Casterman

 

Cote : 4,25 étoiles sur 5.

 

 

 

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